25 Mai 2016 18 Comments
C’est parti pour la Russie … et après ?
Ulan Ude, Russie, 25 mai 2016
Voilà 5 jours que nous pédalons sur les routes russes, entre des steppes de plus en plus verdoyantes et fleuries et des paysages de transitions vers la taïga et ses conifères. Le lac Baïkal est en ligne de mire. Nous avons hâte de découvrir la plus grande réserve d’eau douce de la planète, même si le vent ne semble pas décidé à souffler dans notre sens! Puis nous prendrons le Transsibérien pour Moscou puis Saint Petersbourg, où nous retrouverons les parents d’Antoine.
Et après?
Vous êtes nombreux à nous demander la suite de notre programme. Nous nous sommes longtemps posés la même question !
Ce vaste sujet à fait l’objet de grands débats familiaux:
- continuer une année de plus en direction des Amériques
- se poser dans un pays anglophone pour améliorer nos compétences linguistiques
- acheter une yourte et élever des yacks dans la vallée de l’Orkhon
- rentrer à la maison pour retrouver nos familles, nos amis, l’école,
- …
Nous avons finalement choisi la dernière option et nous serons de retour à Montpellier le samedi 27 août 2016 (à noter dans vos agendas), juste à temps pour que les enfants puissent effectuer leur rentrée scolaire.
La suite du périple est encore à écrire. Affaire à suivre…
Après la Russie, que nous quitterons le 18 juin, nous envisageons de pédaler en Finlande puis dans les pays Baltes, en Suède, au Danemark, en Allemagne pour finalement revenir en France du côté de Mulhouse début août. Nous prévoyons 750 km de vélo sur les routes françaises pour retrouver notre home sweet home.
Il va sans dire que nous serons heureux de partager un bout de route avec ceux qui le souhaitent. Nous sommes à votre écoute pour organiser cela dès que vous le souhaitez. Le prochain article du blog devrait vous encourager à enfourcher la petite reine.
Petit message de service pour vous dire aussi que nous avons pris le temps de répondre à vos commentaires sur les différents articles et pages. Une soixantaine de réponses vous attendent. Merci pour tous vos messages, qui sont assez souvent lus en temps réel (magie de la technologie globalisée) et qui sont à chaque fois très appréciés par tous les membres de la famille. Merci aussi de votre patience pour nos réponses qui, elles, ne sont pas franchement en temps réel… mais qui sont bien-là. Vous pouvez vérifier.
Vous n’avez pas encore eu le temps de voir nos photos en Mongolie?
==> cliquez ici !<==
A bientôt !
27 Mai 2016 12 Comments
Le jour où tout a commencé
Bord du lac Baïkal – Russie, 27 mai 2016
Vous êtes en plein dans l’organisation de vos vacances d’été, certains comme Virginie (voir commentaires en page d’accueil) ont prévu un voyage en vélo et en famille.
En voilà une excellente idée!
Voilà comment tout a commencé pour nous :
Prologue:
Juin 1999 : Nous nous sommes rencontrés, puis il est parti à vélo, avec son meilleur ami, parcourir le monde pendant 10 mois. Après plus de 18000 km, dont quelques centaines que j’ai parcouru avec eux en Syrie et Jordanie, il est rentré finir ses études. Puis nous nous sommes dits « oui » et nous nous sommes dits aussi, qu’un jour, nous repartirions avec les enfants que nous espérions !
An 2000: Antoine et Olivier à la frontière Inde-Népal
1/ Été 2011 – Canal du Midi : Carcassonne-Béziers / 5 jours – 100 km, rien que ça!
En famille, tout commence l’été 2011. Albane a presque 2 ans. Elle peut donc passer un peu de temps dans un siège bébé sur le porte-bagages ou dans une carriole accrochée au vélo d’Antoine. Joseph aura 5 ans en novembre. Il sait faire du vélo tout seul mais il ne peut pas encore parcourir de longues distances. Il sera donc relié au vélo de Géraldine par une barre d’attelage (Trailgator). Inès a bientôt 7 ans. Elle est capable de parcourir 20 km seule sur du plat et en sécurité quand il n’y a pas trop de voitures. Nous choisissons donc de rouler le long d’un canal. Le plus près de chez nous, c’est le Canal du Midi.
Pour cette première aventure familiale, nous « blindons » l’organisation: réservation à l’avance de toutes nos nuits en chambres et tables d’hôtes: le grand luxe! Et le midi : pique-nique, facile. Établir les étapes à l’avance constitue un avantage (rien à se préoccuper pendant le périple) et un inconvénient (impossible de faire évoluer le trajet en cours de route). Ainsi parés, nous sommes partis de chez nous avec nos vélos habituels (n’importe quel vélo type « Décathlon » en bon état fait largement l’affaire), une carriole (achetée sur E-bay moins de 100 euros), une paire de sacoches pour nos vêtements, la trousse à pharmacie, le matériel de réparation, quelques ustensiles de cuisine pour les pique-niques et nos gourdes.
Quel sentiment de liberté en quittant la maison à vélo, direction la gare de Montpellier. Après avoir descendu et remonté avec nos 4 vélos, les habituelles marches pour passer sous les voies de chemin de fer, nous installons les montures au lieu indiqué dans le TER.
Nous descendons à Carcassonne et c’est partie pour une belle promenade le long du canal, hors du temps et en plein air. Après 5 jours de découvertes tranquilles, le classique genou écorché pour Inès et de beaux souvenirs dans la tête, nous reprenons le train à Béziers pour Montpellier.
Quand l’année d’après nous avons demandé aux enfants quel genre de vacances ils voulaient, ils ont été unanimes: faire du vélo!
2/ Été 2012 – canal de la Marne à la Saône: Saint Dizier – Langres / 7 jours – 200 km, oh oh on s’envole!
Et c’est reparti! La configuration avec les vélos est restée la même (Albane 3 ans, Joseph 6 ans, Inès 8 ans). Mais nous souhaitons plus d’autonomie et embarquons avec nous une vieille tente, de fins matelas mousses, des duvets, un réchaud et la popote. Tout cela ira alourdir la carriole et une paire de sacoches plus grandes que l’année passée.
Cette fois, nous avons atteint notre lieu de départ en voiture. Nous la garons sur le parking de la gare de Saint-Dizier. Il suffira à l’un de nous de prendre un train depuis notre ville d’arrivée pour venir récupérer le véhicule.
Pendant la balade, nous avons alterné les campings (sans réserver) quand il y en avait, et les bivouacs sauvages ou semi-sauvages quand ils sont proches d’habitations. Dans ce dernier cas, nous demandons toujours l’autorisation aux voisins les plus proches et bénéficions ainsi de leurs conseils, d’une sorte de protection et souvent aussi d’un coup à boire, d’eau potable, d’une douche ou de je ne sais quelle autre belle surprise…
Pour les visites, nous avions parfois identifié un site à découvrir, parfois eu le plaisir de découvrir des lieux intéressants non prévus au programme. Il n’est pas toujours facile de trouver où poser vélo et bagages le temps des visites mais en général, il y a toujours une solution.
Pour l’orientation, nous avons utilisé des cartes routières et touristiques pour situer les villages traversés et anticiper les ravitaillements, campings ou petits restos.
En moyenne, nous avons fait 25-30 km par jour, en fonction de l’endurance des enfants. De temps en temps, Joseph pédalait seul. Albane alternait entre le siège bébé et la carriole derrière Antoine. Le canal était désert, les chemins de halage bien goudronnés parfaitement entretenus avec des zones d’arrêt pour les péniches, où nous pouvions bivouaquer. C’était paisible et ressourçant.
Et l’année prochaine, qu’est ce qu’on fait ? A l’unanimité: on recommence !
Antoine se plaît à dire que le voyage à vélo c’est comme une drogue, une fois que tu as commencé tu ne peux plus t’arrêter…
3/ Été 2013 – canal des Houillères de la Sarre puis canal de la Marne au Rhin: Sarrebruck (Allemagne) – Gondrexange – Strasbourg / 8 jours – 200 km
Cette fois, nous laissons notre voiture dans la banlieue de Sarrebruck. Nos bicyclettes ont fait la route sur un porte-vélos arrière pour les plus grands et dans le coffre pour les plus petits. A la fin du périple, à Strasbourg, nous prendrons, avec nos vélos, un train pour Sarreguemines et rebrousserons une petite partie de notre chemin pour retrouver notre voiture à Sarrebruck.
Cette année nous avons une toute nouvelle tente ultra légère 4 places (Merci les amis pour ce beau cadeau d’anniversaire de nos 10 ans de mariage!). Les enfants sont encore petits et la tente suffisamment grande. De toutes façons, les tentes de rando légères n’existent pas vraiment pour une famille de 5 ! Au final, cette tente pour 4 nous accompagne encore aujourd’hui. C’est normalement la « tente des enfants », mais il nous arrive de tous dormir dedans, quand nous avons la flemme de monter la « tente des parents »!
A 7 ans Joseph n’utilise plus la barre de traction. Albane a 4 ans et profite encore du confort de la carriole, mais elle est maintenant trop grande pour le siège bébé. Et pour Inès, 9 ans, ça roule chargée (sur le porte-bagages, pas dans les veines !). Au total, nous emportons la tente, 4 tapis de sol, 5 duvets, la popote, les vêtements, la trousse de toilette, la trousse à pharmacie et le set de réparation. Tout cela tient dans 3 paires de sacoches et la carriole.
Cette balade à travers l’Alsace a été magnifique, calme, et parfois humide! Mais circuler sur du plat dans l’Alsace Bossue, les étangs, la forêt, les rues de Strasbourg, c’était loin d’être monotone!
(Des supers guides vélos .pdf pour ces canaux ici et là)
Alors les enfants, que diriez vous de quitter les canaux français pour les pistes cyclables du plat pays ?
4/ Été 2014 – la Hollande de Utrecht à Utrecht/ 300 km – 9 jours
Cette année là, nous avons testé la pluie et le vent! Mais on a joué encore la sécurité avec les nombreuses pistes cyclables que compte la Hollande. Dans ce pays, impossible de faire des bivouacs sauvages. Heureusement, les campings (essentiellement pour caravanes ou mobilhomes) sont partout. Avec notre petite tente, on faisait souvent office de martiens! Nous avons abandonné notre voiture sur le parking de notre 1er camping, où nous reviendrons 9 jours plus tard.
Maintenant c’est au tour d’Albane, 5 ans, de profiter de la barre de traction, même si elle réclame régulièrement de pédaler seule, ce que nous lui accordons pour 2-3 kilomètres de temps en temps (car le rythme est encore vraiment lent sur son mini-vélo). La carriole est toujours de la partie et nous permet de stocker nos affaires de camping. Joseph et Inès portent des affaires également.
Pour ce périple, la pluie nous accompagnera tous les jours brièvement, l’occasion de mettre les vêtements de pluie et d’apprendre à relever les shorts pour ne pas trop les mouiller. Le vent sera aussi bien présent pour nous sécher, nous déséquilibrer ou nous ralentir… Nous ferons nos premiers tests de résistance! Deux principaux souvenirs :
La suite, bien sûr, vous la connaissez.
Pour ce périple actuel:
– Nous n’avons fait aucun entraînement physique spécifique.
– Nous avons investi dans des vélos plus solides et résistants aux voyages au long cours et dans du bon matériel (sacoches, matos de camping, photo, électronique, vêtements « outdoor », …)
– et surtout nous avons décidé de nous lancer pour aller un peu plus loin!
Si vous souhaitez vous aussi commencer votre aventure, je vous conseille notamment:
– d’y aller gaiement avec ce que vous avez sous la main et de faire des premiers périples ultra simples et faciles.
– de lire le « Manuel du voyage à vélo » publié chaque année par l’association CCI (Cyclo Camping International)
– Et surtout de venir partager un bout de route avec nous cet été, nous serons en France au mois d’août et nous avons prévu des étapes tranquilles (et d’autres moins) ! Avis aux amateurs…
[Disclaimer] Les Cham à vélo déclinent toute responsabilité en cas d’addiction forte et compulsive à la pratique du cyclotourisme, seule, entre amis, en famille, à vélo, à tricycle, en tandem ou par toute autre moyen de locomotion à roues mue par la force humaine et cela sans aucune limite de territorialité particulière. Par contre nous assumerons bien de recevoir des photos de vos exploits !
Et comme le disent si bien Aude, Christophe, Alice et Célia sur leur super carte : A chacun son style !
by leschamavelo in --> des parents, 18 - en Russie, le périple 2015-16, tous les articles