« I like to be in America! Okay by me in America! Everything free in America! »

Montréal, 23 août 2017

Bravo à tous pour votre participation à Késako !

Visiblement votre connaissance de l’art culinaire nord-américain est sans faille ! Pour nous, c’était une grande première de manger des épluchettes de blé d’inde avec des pics adaptés.

A Montréal avec David (un cousin d’Antoine) et Arthur. Ça fait du bien d’être en famille !

Pour vous remercier voici sans plus attendre, le récit de notre périple aux USA:

Après une petite nuit dans le premier vol entre Barcelone et l’Islande, 11 heures de stop et de visites sur cette île volcanique, nous atterrissons aux USA à 17h30 à l’aéroport de Newark. Il nous faudra subir 2h d’attente pour le contrôle aux frontières. Puis vient le temps de retrouver nos vélos et de les remonter pendant que les enfants dorment dans les plastiques d’emballage. 2h plus tard, avec nos montures chargées, nous sommes prêts  pour 1h de déambulation dans les trains afin de rejoindre la gare « Penn Station ».

Nous débarquons à Manhattan. Ici, il est minuit, mais nos horloges internes d’Européens affichent 6h du mat. Le déphasage est complet. Les lumières nous explosent au visage. Le brouhaha met nos oreilles en alerte. Bienvenue dans la ville qui ne dort jamais! Comme des petites souris dans ce monde de géants de béton, de verre et d’acier, nous entamons notre traversée de Manhattan à vélo pour rejoindre Jean-François.

Il nous attend chez lui à deux pas de Central Park dans l’Upper East Side. Jean-François nous fera l’immense plaisir de nous accueillir pendant une semaine, en plein cœur de la grosse pomme. Nous apprendrons beaucoup à son contact et bénéficierons de quelques clés de compréhension pour faciliter notre premiers pas dans le nouveau monde.

À contre courant de la vie trépidante qui règne ici, nous aurons tout notre temps pour découvrir, sentir, observer, écouter. Pas besoin de « rentabiliser » notre séjour New-yorkais. Quel luxe! Merci beaucoup Jean-François d’avoir permis cela. Pour plus de détails sur New York et ce que nous avons vu, je vous propose de lire les articles d’Albane et Inès.

Rassasiés des découvertes et visites à New York, nous quittons étonnamment cette ville en seulement deux coups de pédales. Une fois la rivière Hudson enjambée grâce au pont Georges Washington, nous voilà dans la campagne. Notre itinéraire suivra plus ou moins la bicycle road n°9. La route est plutôt en montagne russe. Le temps est d’une orageuse pesanteur parsemée de quelques averses, essentiellement nocturnes pour notre plus grand bonheur. Le vent, quant à lui, nous pousse gentiment vers le Nord en direction de Montréal.

Même si ce n’est pas une destination très exotique, les USA c’est quand même bien différent de la France !

Les voitures sont démesurées avec des moteurs de char d’assaut.

« Rangez vous les enfants, j’entends un gros poids lourd qui arrive… Ah non c’était juste un 4×4 ! »

La nourriture, on s’en doutait un peu, ce n’est pas des 1/2 portions: les parts de pizza chargées de cheddar/peperoni sont grandes comme une pizza « normale ». Les boissons sont servies dans des gobelets de la taille d’une bouteille d’un litre et demi, les céréales se vendent dans des contenants gros comme des sacs de ciment et les jus d’orange s’achètent par bidon d’un gallon (3,8 litres quand même!).

« Un gallon? What? » Comme dirait Albane.

« Rassure toi, nous n’ont plus, nous ne comprenons rien, pas plus que les onces, feet ou table spoon… »

Plus tard… « Dis maman, ça fait combien en miles 52km? »

😩😭 Vivement que l’impérialisme américain prenne la bonne mesure des avantages du système métrique international !

Dans les épiceries de quartier ou les « deli » de bord de route, la part belle est donnée à l’alimentation industrielle (Pizzas et glaces par exemple…) et j’ai eu beau chercher, mais à part 2 vieilles tomates et un concombre fripé, je n’ai souvent rien trouvé de mieux pour préparer nos pique-niques. Quant aux grands supermarchés, ils sont bien fournis mais souvent à des distances qui ignorent l’usage de la petite reine …

Dans les villes, il n’est pas rare de voir un américain se promener dans la rue avec sa boisson favorite ou sa part de pizza. Car tout ce qui se mange ou se boit s’emporte et se met dans de jolis contenants plastiques à usage unique.

Il semblerait même qu’à NYC certains appart. ne disposent comme cuisine que d’un simple micro-onde dans un coin…😱 ! Au prix du mètre carré et vu la fréquence d’utilisation de cette pièce par les autochtones, ce n’est probablement et tristement pas si stupide 🤔.

Les maisons sont toutes en bois, de différentes couleurs, avec un faux air de pays nordiques. Les « jardins » toujours parfaitement tondus sont immensément grands et parfois traversés d’une longue allée goudronnée qui mène aux doubles voire triples garages. Généralement, devant les maisons le drapeau américain flotte haut. Les américains l’aiment tellement qu’ils l’emmènent même avec eux en camping 😳.

Mais heureusement il y a plein d’autres choses à découvrir aux USA (pour les contrées que nous avons parcouru à tout le moins) !

Il y a les rencontres au hasard, quand nous cherchons un lieu pour planter notre tente : Chez Michelle à Upper Nyak, qui nous offre un porridge bien chaud le matin après la pluie. Chez Ruth à New Paltz, qui prendra le temps de nous faire visiter son village, terre d’accueil des Huguenots. Nous donnant, par la même occasion, un cour d’histoire sur ces réfugiés, qui fuyaient les persécutions religieuses au 18ème siècle en Europe. Graham, le voisin de Ruth, nous apportera lait et céréales « Cherrios » pour le petit dej, que nous prendrons au chaud chez lui, puisqu’il nous a aussi laissé les clés de sa maison avant de partir à ses activités.

Il y a les retrouvailles improbables, comme avec Florence et Ray à Woodstock. Souvenez-vous, ils nous avaient accueilli dans leur appartement de Pékin lors de notre 1er long voyage à vélo en 2016. Quant ils ont su que nous repartions sur les routes, ils nous ont dit « au cas où votre itinéraire passerait par là » nous venons d’acquérir une maison au Nord de NYC… Antoine venait de tracer l’itinéraire qui passait à 7 km de chez eux !!! Dans leur maison en pleine forêt, on a pu voir des daims et des écureuils passer devant les fenêtres. Pendant 2 jours, nous nous sommes laissés dorloter dans une ambiance très amicale et confortable. Du bon temps entre amis.

Et il y a bien sûr et toujours, les infaillibles accueils des membres du réseau Warmshowers. Dans leur jardin pas de bannière étoilée, mais dans leur maison le beau visage de l’Amérique. Chez Iliana, Bryan et leur petite fille Samara à Beacon, ambiance familiale, soirée dans le jardin et visite du potager permaculturel le matin. Chez Amy, Jack et leur fils Félix à Troy, activité cuisine, découverte de farines anciennes, préparation de pancakes pour le petit dej avec « The Queen of pancakes »! Chez Martha et Gary à Vergennes, arrivée dans la douce odeur des cookies, Cornhole game et apéro dans le jardin, soirée autour d’un jeu de 6 qui prend. Chez Chip à Burlington, discussion autour d’un verre de rouge du Vermont. Chez Scott à Alburg, soirée animée avec son voisin Glenn et délicieux repas cuisiné avec la production locale et avec passion.

Entre deux, nous irons aussi tester les campings d’État le long du lac Georges. Le prix y est étonnamment trois fois moins cher que sur la côte méditerranéenne. C’est l’occasion de baignades et feux de bois sous les arbres pour une partie de marshmallows grillés! Chouette ambiance et grands espaces. Nous apprécions le silence et le respect des règles par nos voisins campeurs. Je n’en dirai pas autant des écureuils, qui n’ont pas hésité à me voler mon savon au chocolat, retrouvé tout grignoté quelques mètres plus loin… Nous avons bien ri en imaginant les effets secondaires…

Les USA, pour ce que nous en avons vu, nous ne regrettons vraiment pas d’être passés par là, et peut-être bien que nous y reviendrons…

D’ici là, notre route continue, déjà plus de 1200 km au compteur en arrivant au Canada 🇨🇦!

18 août : Arrivée au Québec

Et pour ceux qui ont lu ce post jusqu’au bout, savez-vous d’où est tiré le titre de cet article? Indiquez vos réponses dans les commentaires.

À bientôt,

Les Cham à vélo