29 Mai 2018 5 Comments
Pile-poil sur l’équateur ! (Par Joseph)
Pendant notre voyage nous avons traversé la ligne de l’équateur.
Mais l’équateur qu’est-ce que c’est ?
C’est la ligne qui se trouve à la moitié de la terre. Elle sépare l’hémisphère sud avec le tropique du capricorne du nord avec le tropique du cancer.
Ici le jour à presque la même durée que la nuit. Il fait jour de 6h à 18h. Nous pesons aussi 1 kilo de moins car nous sommes plus éloignés du noyau terrestre (la terre n’est pas parfaitement ronde, elle est renflée à l’équateur) et donc l’attraction est moins forte.
Le guide d’un musée nous a expliqué que si nous vidions un lavabo dans l’hémisphère sud, avec l’effet de Coriolis, l’eau formerait un tourbillon dans le sens des aiguilles d’une montre et que dans l’hémisphère nord le tourbillon serait dans le sens inverse. Il nous a d’ailleurs fait une démonstration en vidant un évier trois fois : une fois dans l’hémisphère nord, une fois dans le sud et une fois sur la ligne de l’équateur. Mais ce n’était pas vrai ! Ce n’était que la manière dont il vidait l’eau dans le bassin, car l’effet de Coriolis ne s’applique que sur des grands phénomènes comme le vent.
J’ai beaucoup aimé le musée de la ligne de l’équateur, c’était très intéressant et très instructif. Mais cela nous apprend aussi qu’il ne faut pas toujours croire ce que l’on voit, même dans un musée!
Avant de terminer cet article j’aimerais vous poser une question : d’après vous la ligne de l’équateur se trouve à combien de kilomètres du centre ville de Quito ?
Joseph
30 Mai 2018 26 Comments
Montagnes des Andes ou forêt amazonienne : il pleut …
Cuenca, Equateur, 30/05/2018
Après quelques jours de repos à Quito, nos jambes nous démangent et nous avons envie de découvrir l’Équateur dans sa partie Amazonienne. Nous quittons la casa de ciclista le 18 mai … sous la pluie ! Mais tant pis, quand faut y aller, faut y aller. Le ciel nous offre bien quelques éclaircies mais elles sont de courte durée. La route quant à elle est une succession de montées et descentes. Ainsi nous passons notre temps à mettre et retirer nos vêtements de pluie. Sans eux nous serions trempés par les averses successives, avec eux nous sommes trempés par l’effort dans les montées! Franchement des journées comme celles-là ne présentent pas un grand intérêt et sont vraiment démoralisantes. Les habitants nous avaient prévenus: » En Équateur, nous pouvons avoir toutes les saisons dans la même journée ». Enfin pour le moment, nous, nous avons surtout vu l’automne !
Les grosses averses nous forcent régulièrement à nous mettre à l’abri. L’occasion de boire un café, un chocolat chaud ou d’approfondir nos connaissances de la gastronomie: cochons ou poulets grillés, soupes de yuccas et plantains, maïs grillés, maïs bouillis ou en pop-corn et pomme de terre… Avec tous ces arrêts forcés, nous avons bien du mal à tenir nos objectifs de destination et de kilométrage.
A Ambato, nous sommes accueillis chez Lenin, Grâce et leurs deux garçons. Ils hébergent déjà 6 cyclovoyageurs quand nous arrivons, mais n’hésitent pas à nous ouvrir les portes de leur maison. A l’image des Équatoriens que nous avons croisés, ils sont paisibles, discrets, prévenants et généreux. Leur maison est un havre de paix et un chouette terrain de jeux pour les enfants avec un grand jardin et une tyrolienne: youpi!!!
Nous avions prévu de repartir le lendemain, mais Lenin nous propose de l’accompagner en haut du Casahuala avec son groupe de rando. L’expérience d’un sommet à 4400m nous motive tous et la grimpette est accessible aux enfants. Au petit matin, tout le monde est prêt pour l’ascension, mais le temps reste bien gris et menaçant. La montée démarre par un bon raidillon dans des hautes herbes et sous un petit crachin. Albane râle de s’être levée si tôt pour marcher sous la pluie et dans le brouillard. Nous la comprenons. Plus nous approchons du sommet, plus la pluie s’intensifie. La balade qui devait être facile devient de plus en plus laborieuse. Le chemin boueux disparaît régulièrement dans les tourbières. Nos pieds s’enfoncent. Des ruisseaux se forment. Nous redescendons dans les nuages et le GPS ne sera pas un luxe pour nous diriger. Les enfants sont concentrés. Ils affrontent cette épreuve avec courage. Nous sommes dégoulinants, trempés jusqu’aux os, nos pieds sont mouillés et nous avons froid. Arrivés en bas, nous sommes contents de retrouver les voitures et de nous mettre au chaud. L’après-midi qui suivra sera consacrée à laver à la main nos chaussures et nos vêtements boueux. Argh !!!
Le lendemain matin, il ne pleut pas/plus, nous apercevons même le soleil! C’est fête ! En route pour le village de Baños et ses sources d’eau chaude. Nous apprécions les paysages de montagne. La journée est belle et sèche (ou presque). Incroyable ! L’arrivée sur Baños est une jolie grimpette. Inès voyant sa mère peiner dans la montée, lui propose de prendre son gros sac en échange du sien plus petit. Géraldine a presque honte. Mais Inès est serviable et tellement à l’aise sur son vélo qu’elle n’aura aucun mal à hisser ce gros paquetage jusqu’au camping. A la nuit tombée, nous partons nous relaxer dans les piscines d’eau chaude d’El Salado. Les enfants sont ravis et nous aussi !
Nous poursuivons sur la fameuse route des cascades. A peine les tentes rangées que la 1ère pluie arrive. Ça faisait longtemps… Nous, les parents, on en peut plus : Vraiment y en a marre de se faire doucher! Les enfants, eux, continuent de se raconter des blagues comme si de rien n’était. Ils supportent bien mieux les intempéries que nous. Toute la journée Géraldine répète un « ça se dégage », dans l’espoir de faire venir le soleil, mais chaque éclaircie sera de courte durée. Nous sommes au milieu de montagnes vertes, couvertes de végétation et dégoulinantes de cascades qui tombent dans la tumultueuse rivière Pastaza. Tout en faisant le yoyo, la route descend vers la zone amazonienne. Des orchidées et des immenses fougères arborescentes bordent la route. C’est la jungle. Quand la pluie s’arrête, il est aussi temps pour nous de trouver un lieu (au sec) pour la nuit. C’est sur le terrain de basket couvert du village de Méra que nous installons notre tente. Et comme les enfants ont encore de l’énergie et qu’ils n’ont pas eu leur dose de flotte, ils partent sauter dans la piscine à côté ! Les parents, eux, sont déjà rincés mais fiers de leurs loulous.
Nous continuons de nous enfoncer un peu plus dans la jungle sur une belle petite route qui sillonne entre des prairies, des villages de maisons en bois et la forêt à perte de vue. C’est très calme et vraiment magnifique. Nous apprécions d’autant plus la route que nous n’essuierons que quelques gouttes de pluie. En fin de journée nous devons traverser la rivière Pastaza que nous longeons depuis 2 jours. La route s’arrête. Seule une grande tyrolienne avec des sortes de wagonnets se présente à nous pour transporter nos vélos. Nous sommes tous assez impressionnés par l’aspect rudimentaire du système et la longueur de la traversée. Ça sent l’aventure! Les hommes courageux se lancent en premier avec les plus petits vélos. Puis c’est au tour du vélo d’Antoine et pour finir celui de Géraldine. Trois aller/retour et toute la troupe se retrouve sur l’autre berge. A l’arrivée, une piste de terre, qui grimpe dans la forêt, nous y attend. Heureusement qu’il ne pleut pas, je n’ose pas imaginer sinon !
Ce soir nous sommes attendus à la finca Procel, chez Freddy et Olga. Freddy est producteur de Pitahayas: les fruits du dragon. Il nous accueille avec un excellent vin de fruit du dragon puis nous emmène visiter son magnifique domaine. Il exporte essentiellement sur les USA Hong-Kong et Singapour la production de ses 20 hectares. Après une bonne nuit dans de vrais lits, nous sommes en forme pour repartir, mais le temps en a décidé autrement. Il a plu toute la nuit et au matin, il pleut toujours copieusement. Pas question de repartir sous des trombes d’eau. Il pleuvra toute la journée. Nous passerons donc toute la journée à la finca. Le soir nous apprenons que plusieurs des routes que nous voulions prendre ont été coupées à cause de glissements de terrain. Nous devons changer nos plans. Nous sommes déçus, voir carrément dégoutés, car nous avions prévu de passer quelques jours dans une communauté indigène shuars. Nous ne découvrirons pas plus la vie en Amazonie. Nous rebroussons chemin vers la ville de Puyo d’où nous prendrons un bus pour la ville de Cuenca. Avec un peu de chance la météo sera meilleure là-bas.
A Puyo, par chance, hasard, coïncidence… et usage de Whatsapp, nous retrouvons nos compagnons de route préférés: Adam et Oswaldo. Ils sont accompagnés par Yohan, un autre cyclo français. Nous passons une chouette soirée ensemble, avant d’aller dormir chez les pompiers. Le lendemain nous les quittons et nous enchaînons les bus, jusqu’à Cuenca.
La météo est toujours aussi incertaine mais les éclaircies sont de plus longue durée par ici. Nous avons loué une petite maison avec Airbnb et nous sommes heureux de retrouver un petit « chez nous » pour les trois prochains jours. En effet, nous sommes fatigués de notre voyage. Depuis un mois nous subissons la météo et le voyage se révèle moins évident. Les contrariétés s’accumulent. Les rouages se grippent. Les questionnements ne trouvent pas de réponses évidentes. Les journées se grisent. Nous avons le sentiment de nous embourber. L’ambiance familiale s’en ressent aussi. Il est temps de changer d’air et de casser cette spirale descendante. Les 15 jours de vacances au Pérou avec les parents d’Antoine vont nous faire le plus grand bien !
Notre périple en Équateur nous laisse un sentiment très mitigé. D’un côté nous avons vraiment subit la météo (exceptionnellement pluvieuse en mai cette année… grrr !). De l’autre, nous avons découvert des populations vraiment intéressantes et accueillantes. Notre frustration est aussi liée au fait que ce pays dispose d’une incroyable diversité de paysages et de cultures que nous aurons à peine aperçue à cause de la pluie… Avec ses 3 grandes zones géographiques: la côte pacifique, la montagne andine et la forêt amazonienne, le pays produit aussi une impressionnante variété de fruits et légumes. Bref, frustrés de n’avoir pas pu mieux le découvrir, nous serons heureux de revenir ici pour mieux en profiter.
Encore de longues heures de bus, une traversée de frontière et nous allons retrouver les parents d’Antoine à Lima !
A bientôt,
les Cham à vélo
by leschamavelo in --> des parents, 14 - en Equateur, au fil du périple 2017-18, tous les articles