Une journée de M… ou pas…

de Lappeeranta (Finlande), le 18 juin 2016

Bah oui ça arrive quand même !

(Récit de la journée du 3 juin)

Ce jour-là nous comptions relier le village de Nikola le long de l’Angara (unique exutoire du Baïkal) à Irkoutsk. Vite, vite, il est grand temps pour nous de rejoindre Moscou, car notre visa ne dure qu’un mois.

Pour cette étape, préparée un peu trop au dernier moment, notre appli favorite: openrunner, indique que la somme des dénivelés positifs est de 1100 m en 70 km!!! Du jamais vu pour nous! Ça ne s’annonce pas très très bien… Et en plus la pluie risque d’être de la partie, youpi!

Les montagnes russes !

Les montagnes russes !

Mais dans quoi nous sommes nous embarqués?? Et voilà les « tu vois je te l’avais bien dit »-« mais non, pas du tout »-« on aurait plutôt dû faire ci »-« mais non, fallait passer par là »… Qui font leur apparition. Bref on vous passe les détails !

Heureusement, à bien y regarder, Antoine découvre qu’il y a une liaison bateau vers Irkoutsk à 20 km de là, mais peut-être pas dès demain… Nous nous endormons, confiants.

A 9h, prêts à partir, nous cherchons auprès de l’hôtelière la confirmation pour le bateau.

– 1ère M… le service de navigation commence le 4 juin… c’est demain ! Impossible pour nous d’attendre, il faut vraiment qu’on prenne nos billets de train sans tarder car il n’y a apparemment plus beaucoup de places libres dans les trains.
Alors, coûte que coûte, nous nous engageons dans notre étape.

– 2ème M… le vent nous fait face. Et les conifères qui bordent la route ne semblent pas beaucoup amoindrir sa force.

30 minutes plus tard,

– 3ème M… il pleut et pas qu’un peu!!!!

Nous commençons à nous résigner, il est déjà 11h et il sera impossible pour nous de relier Irkoutsk aujourd’hui sans obtenir de l’aide. Allez c’est parti, nous nous préparons pour du camion-stop! C’est qu’il faut de la place pour emmener nos 4 vélos. Toute la famille « zieute » les camions de passage: trop petit, trop de sièges dans ce modèle-là, déjà plein, … Puis « Ah celui là c’est bon! » Nous faisons de grands signes. Le conducteur s’arrête: cool! Mais…

-4ème M… Il va à … 6 km d’ici et Irkoutsk est encore à 50 km. Ce n’est pas encore pour cette fois.
Les enfants râlent. C’est que nous commençons à être sacrément mouillés et le moral, comme la pluie, dégouline dans les chaussettes.

Pluie, vent de face et route "yoyo", manquerait plus qu'on crève un pneu ...

Pluie, vent de face et route « yoyo », manquerait plus qu’on crève un pneu …

Encore 2 ou 3 fausses alertes et puis après 30 km d’une route « en yoyo » harassante, le bon samaritain arrive, avec son vieux camion plateau vide, et ses 5 places à l’intérieur. Oui il s’arrête. Oui il va à Irkoutsk. Oui il veut bien nous emmener. Oui il nous aide à installer les vélos à l’arrière et à les sangler. Oui les enfants ont le sourire et nous aussi!

Joie et bonheur, ce camion était là pour nous !

Joie et bonheur, ce camion était là pour nous !

40 minutes plus tard, ayant pu apprécier les énormes côtes évitées, nous sommes à l’entrée de la ville. Nous proposons, sans succès, de participer aux frais de route, remercions chaudement notre sauveur du jour et lui offrons notre carte souvenir (qui fait toujours un effet du tonnerre). Une petite photo et hop nous avalons les 10 km restant pour rallier la gare d’Irkoutsk !

Notre bon Samaritain du jour. Spaciba !

Notre bon Samaritain du jour. Spasiba !

Voilà comment fabriquer un vrai souvenir familial !