Une arrivée sur les jantes !

Vientiane, le 28 février 2016

Le Laos marque un tournant dans notre périple. Après 6 mois de voyage nous sommes maintenant sur la « pente » du retour. C’est aussi pour nous l’apprentissage d’un mix entre vadrouille à vélo et trajets de bus pour gérer les immenses espaces qui nous attendent dans les prochains pays au programme.

Nous sommes donc arrivés au Laos par son extrémité Sud (cf. article : « le temps c’est de l’argent! »). L’occasion de visiter la zone dite « des 4000 îles », sorte de delta intérieur formé par le Mékong à cet endroit.

Le Mékong des "4000 îles"

Le Mékong des « 4000 îles »

La beauté des lieux, le besoin de souffler un peu, après 8 jours de route bien fatiguants, et surtout la rencontre avec une autre famille française de globetrotters (vous pouvez visiter leur blog ici ) feront de cette pause un moment magique!

Inès, Joseph et Albane ont passé leurs journées à faire des cabanes en bambou sur le bord du Mékong avec Joséphine, Céleste et Robinson.

Robinson, Joseph, Albane, Céleste, Joséphine et Inès

Robinson, Joseph, Albane, Céleste, Joséphine et Inès

De notre côté nous avons partagé nos expériences avec Frédérique et Julien en sifflant quelques bières et smoothies fruités dans des paillotes surplombant le fleuve.

La belle vie !

La belle vie !

Nous sommes à 850 km de Vientiane, la capitale du pays, où nous devons impérativement passer pour essayer d’obtenir nos visas pour la Chine. Nous souhaitons aussi visiter le haut-plateau des Bolovens en cours de route et une partie du Nord du Laos après Vientiane. Nous prenons donc la décision de zapper quelques portions du monotone bitume de la « route 13 » pour prendre le temps de vadrouiller où nous le voulons. Expérience mitigée comme vous le constaterez ci-après!

Notre premier lift en bus local se fera au pied levé (ou plutôt en agitant la main de haut en bas, comme on le fait ici) sur le bord de la route à 80 km au sud de Paksé. Puis nous embarquerons dans un gros tuk-tuk pour atteindre le plateau des Bolovens.

Un petit lift en tuk-tuk

Un petit lift en tuk-tuk

Nous voilà partis pour 4-5 jours de balade à vélo dans des paysages superbes avec des cascades majestueuses et des plantations de café très intéressantes à découvrir.

Sur le plateau des Bolovens

Sur le plateau des Bolovens

Les chutes de Tad Yuan

Les chutes de Tad Yuan

Les chutes de Tad Lo

Les chutes de Tad Lo

A la découverte du caféier

A la découverte du caféier

Nous aurons même l’occasion de dormir dans une hutte en bois à côté d’une chute d’eau au cœur d’un bout de jungle. Magique!

Dans notre cabane

Dans notre cabane

Le plateau n’est pas si plat que cela et les côtes sont bien rudes à gravir par 38°C. Toutefois nous ne regrettons pas d’avoir troqué des km de bitume plat contre ces magnifiques journées !

De retour à Paksé après cette belle boucle, nous prenons un bus pour Savanakhet, où nous pourrons retrouver une petite route qui longe vraiment le Mékong. Le bus était sur le point de partir et nous avons à peine eu le temps de glisser nos vélos dans les grandes soutes, que le bus roulait déjà. 7 heures de trajet pour un peu plus de 200 km. A 21h, le chauffeur nous dépose à 30 km de la destination, parce que son bus ne va pas vraiment à Savanakhet en fait … S’en suit une sympathique discussion tout en sourire (c’est la règle ici ) dans laquelle notre « ami » finira par louer à ses frais un petit camion plateau pour nous déposer dans la ville convenue!

Au bord du fleuve, la route est moins goudronnée, donc un peu plus physique mais vraiment sympathique.

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Quand il y a trop de fech-fech dans les creux, il faut pousser son vélo !

C’est la période des grandes fêtes bouddhiques en ce moment. D’immense fêtes « foraines » avec des murs d’enceintes hallucinants font trembler les rives du fleuve (et la toile de notre tente) jusque tard dans la nuit.

Bivouac chez l'habitant au bord du Mékong

Bivouac chez l’habitant au bord du Mékong

Le lendemain, après une quarantaine de km parcourus avec le vent de face, nous remarquons qu’il manque l’habituel sac rouge sur le vélo de Joseph… Et M… il a dû glisser du vélo en cours de route. Antoine fera un bon bout de route en sens inverse par acquis de conscience et sans succès. Bilan des pertes : un sac étanche, un duvet et un matelas (par bonheur celui qui avait un défaut d’étanchéité et pour lequel on attend son remplaçant à la Poste Restante de Vientiane).

Encore quelques belles journées de route et nous voilà en approche de Vientiane. Nous décidons de prendre à nouveau un bus à Paksang pour « gagner » les 150 derniers km et nous donner le temps de l’obtention du visa chinois (5 jours) à Vientiane.

Mais voilà, en arrivant à la gare routière de la capitale, surprise: nos vélos ont disparu !

Non, c’est une blague 😜! Nous avons « juste » les 2 pneus avants des grands vélos complétement cisaillés sur leurs flancs 😖…2 pneus d’un coup, on n’y serait pas arrivé tout seul! En fait, c’est le frottement sur une barre en métal de la galerie du bus qui les a sciés !

Grrr !

Grrr !

Nous sommes dégoûtés, car nous avons bien 1 pneu de rechange au cas où, mais pas 2 … Nous voilà contraints à prendre un tuk-tuk pour rejoindre le centre ville.

Loi de Murphy oblige, la guesthouse identifiée n’est pas du tout comme prévue, plus chère qu’attendue, la seule chambre disponible au 4ème sans ascenseur… et nous sommes incapables d’en changer car incapables de nous déplacer avec tout notre barda et nos vélos en carafe… Argh! 6000 km à vélo sans une vraie crevaison et il suffit de 150 km de bus pour exploser nos pneus ! Quelle frustration pour nous et notre habitude d’autonomie ! Pas de chance cette fois!

Allez au dodo, demain est un autre jour.

Le lendemain commence par la paperasserie nécessaire pour l’obtention du visa chinois. Je vous passe les détails mais c’est sportif et fastidieux… Deux allers-retours au consulat à 5km du centre-ville (avec le petit vélo d’Inès) seront nécessaires pour produire toutes les pièces, y compris de vrais-faux billets de bus en lieu et place des billets d’avion, que nous ne pouvons évidemment pas produire. Alea jacta est: résultat des courses dans 5 jours !

Après avoir fait le deuil de nos supers pneus, nous équipons nos vélos avec un pneu made in « bad quality »… Il faut juste que cela tienne jusqu’au Vietnam, où nous nous faisons livrer les remplaçants (au passage un immense merci à Rando boutique pour leur réactivité et leur efficacité).

Nous pouvons enfin changer de logement et profiter de 5 jours de repos et de préparation pour la suite de notre périple…

Aurons-nous notre visa pour la Chine ? Qu’allons-nous faire à Vientiane pendant 5 jours ?

Affaire à suivre …