Premiers tours de roue en Colombie: les Cham à vélo en convalescence !

Medellin, Colombie, 5 mai 2018

Vendredi 20 avril, nous débarquons en Colombie à Carthagène des Indes, bien fatigués et bien barbouillés après 2 nuits et 1 journée de pleine mer. Nous ne sommes pas mécontents de retrouver le plancher des vaches et en même temps (aucune allusion politique ici) nous appréhendons un peu de reprendre la route suite à notre mésaventure au Panama. Heureusement, grâce au réseau Couchsurfing, nous sommes attendus ce soir et ça c’est vraiment chouette. Nous sommes hébergés dans un centre de formation de jeunes missionnaires évangélistes. C’est Santiago qui nous accueille. Après nous avoir donné les quelques règles du lieu, il nous indique que la plus importante de toutes c’est que nous nous sentions le mieux possible ici ! La classe à l’état pur ! Le soir même, nous serons présentés à toute la communauté lors d’une grande réunion. Tous ces jeunes nous offrent un accueil très chaleureux et bienveillant. Ils dégagent une si belle énergie que malgré la fatigue nous parvenons à tenir les 2h de réunion. Nous avons un grand besoin de faire le plein de belles rencontres comme celles-là pour remplacer et effacer le souvenir de ces 3 abrutis qui sont venus bousculer notre belle aventure au Panama.

Après 3 jours de repos et de visites de « la Eroica » – surnom donné à Cartagena pour sa détermination dans la lutte contre les conquistadors- nous sommes prêts à repartir sur les routes pour découvrir le centre de la Colombie en direction de Medellín.

La sortie de Cartagena est un vrai cauchemar, les bus nous coupent la route, les motos doublent à droite. Joseph fonce même dans un « collectivo » – petit bus local – qui freine juste devant lui! Il y a beaucoup de monde et nous ne nous sentons pas en sécurité. Quel soulagement quand nous arrivons à nous extirper de la ville et que nous nous retrouvons dans la campagne. Les paysages sont beaux et les bas-cotés des routes sont presque vierges de tout déchet ce qui nous change beaucoup de l’Amérique Centrale… Nous reprenons avec grand plaisir notre habitude de pique-nique de bord de route.

Même si nous savons que statistiquement parlant nous avons moins de chance de subir une deuxième agression que de gagner au loto (ou presque parce que nous ne jouons pas au loto …), même si notre esprit cartésien nous dit qu’il n’y pas plus de raison de s’inquiéter du risque d’une mauvaise rencontre maintenant qu’avant, notre cerveau reptilien n’arrête pas de nous alerter. Ici, c’est un homme qui court dans notre direction… pour attraper le bus qui arrive derrière nous. Là, ce sont deux motards qui s’arrêtent devant nous et ramassent quelque chose sur la route. C’est un caillou ? C’est pour nous agresser… Non, c’est simplement un fruit qu’ils convoitent et ils continuent leur route… Le moindre regard un peu insistant et nous voilà suspicieux. Pour peu que la typologie du village ressemble au lieu de notre agression et notre reptile interne prend le dessus. Le fait que tous les paysans colombiens se promènent avec une grande machette ne facilite pas le contrôle de nos émotions…

Nous roulons, roulons, roulons… Pour évacuer nos angoisses et pour mettre de la distance avec les évènements passés. C’est un vrai travail sur nous et une vraie convalescence que nous vivons sur ces premiers jours de route en Colombie. Mais nous sommes tous résolus à surmonter nos troubles et petit à petit nous sentons que nous retrouvons nos marques et notre décontraction.

Il faut bien reconnaitre que la gentillesse des Colombiens nous aide beaucoup. Sur le bord de la route, nous sommes largement salués. Les Colombiens ne font pas défaut à leur réputation. Ils sont agréables, sympathiques, accueillants et serviables. Admiratifs de notre voyage, les « chévéré » = super cool, nous sont facilement adressés. Quand on propose de les aider nous avons droit à un « tranquillo » = c’est bon, pas de problème, je m’en charge, profite, repose-toi.

Côté météo c’est moins drôle: nous souffrons de la chaleur étouffante et humide. En Amérique Centrale nous avions déjà des températures infernales mais ici s’ajoute une ambiance orageuse permanente qui est étouffante. Nous sentons véritablement le poids de l’air sur notre peau. Bienvenue en climat équatorial ! C’est aussi le grand retour de la pluie pour nous. Tous les soirs ou presque un orage éclate. L’enjeu est alors de trouver un lieu abrité juste avant le déluge. Un soir alors que le ciel explose nous nous réfugions dans une finca (exploitation agricole). Aussi pour que notre installation sous leur paillote soit agréable, les régisseurs du lieu auront à cœur d’en nettoyer le sol et même d’y mettre du parfum. Le lendemain nous irons visiter les plantations de papayes et de maracujas et repartirons les sacoches pleines de fruits !

Encore quelques jours de route dans cette campagne vallonnée et nous arriverons dans les montagnes du nord de la cordillère des Andes.

La suite au prochain épisode…

Les Cham à vélo