Panama : des hauts et un bas !

Carthagène , Colombie, 22 avril 2018

Quand nous arrivons au Panama le 2 avril, cela fait déjà plus de 2 semaines que nous roulons tous les jours et nous avons dans l’idée de nous offrir une pause « plongée » au Panama. Nous n’avons pas beaucoup de temps avant d’embarquer sur un voilier le 15 avril en direction de la Colombie.

Notre programme est donc assez simple : suivre la Panaméricaine jusqu’à la capitale Panama puis traverser l’Isthme du Panama en allant voir le fameux canal, 2 jours de plongée dans la mer Caraïbe du côté de Portobelo et hop nous embarquerons sur un voilier pour 5 jours de traversée vers Carthagène (Colombie) dont 3 à découvrir l’archipel des San Blas.

La température est toujours aussi élevée et le soleil ne cesse de nous poignarder de ses rayons mais il semble que les corps s’habituent un peu et nous enchainons les journées de 70 – 80 km en ce moment.

Nos journées sont ponctuées par des pauses à l’ombre dès qu’on en trouve, des achats de noix de coco fraîches et des arrêts dans les petits supermarchés de bord de route pour se ravitailler en eau et en calorie. Ici (et ce depuis le Costa Rica) absolument TOUS les supermarchés où nous sommes allés sont tenus par des Chinois, c’est un véritable monopole.

Les habitants semblent beaucoup plus expansifs et curieux qu’au Costa Rica. Nous sommes très souvent salués, arrêtés, questionnés. Cela nous permet d’améliorer nos capacités grandissantes en espagnol !

Le soir les accueils sont toujours très sympathiques. Nous passerons notre première nuit dans la ville de David, accueillis par le père Ismaël. Ce soir-là, les paroissiens de la Sagrada Familia fêtent les 80 ans de son confrère et nous serons invités à partager un bon repas avant de nous installer dans une salle climatisée pour passer la nuit. Le lendemain Ismaël, nous offre le petit déjeuner avant de nous laisser reprendre notre route. Le soir suivant nous retrouvons avec plaisir un accueil chez les bomberos. Les pompiers du Costa Rica étaient moins accueillants qu’au Salvador ou au Nicaragua. Ceux du Panama nous ouvrent à nouveau et très gentiment les portes de leurs casernes. C’est une chance pour les cyclos que de pouvoir trouver des points de chute où installer leur bivouac et ainsi bénéficier de quelques commodités de base pour faire un brin de toilette notamment. Nous aurons aussi la chance d’être accueillis par Ericka et son mari, missionnaires évangélistes et membres de notre réseau favoris : Warmshowers. Un autre soir c’est Polo, un pêcheur retraité qui nous autorise à planter la tente sur le sable devant sa maisonnette au bord du Pacifique.

Un midi, alors que nous pique-niquons à l’ombre d’un pont, nous apercevons la silhouette de 2 cyclos qui viennent vers nous. Les enfants ne mettront pas longtemps à les reconnaître : c’est Oswaldo et Adam, avec qui nous avons déjà partagé quelques jours de route au Costa Rica (Cf. article « 15ans ») . Mais que diable font-ils derrière nous alors qu’ils devraient être loin devant ? Adam nous expliquera qu’il s’est fait refuser l’entrée au Panama par un garde-frontière qui trouvait que son passeport n’était pas en assez bon état ! Ils ont donc fait 3 jours de détours pour réussir à passer par une autre frontière avec un officier plus raisonnable. Finalement Adam et Oswaldo semblent très contents de nous retrouver et pour fêter ces retrouvailles nous avalerons une journée monstre de plus de 90 km et près de 1700 m de dénivelés positifs ! Encore 2 jours ensemble et nos amis fileront en stop pour attraper à temps leur avion à Panama.

Nous aurons aussi l’occasion de recroiser Nathalie et Michel que nous avions vu au Salvador (cf. article El Salvador)  ; puis, à Panama, nous passerons par hasard devant le camping-car de la famille Deb’s que nous avions déjà vu au Mexique (cf. article plutôt 2 fois qu’une). Nous rencontrerons aussi Freech, un cyclo Allemand en route pour le Chili et qui fera quelques tours de roues avec nous dans la belle capitale de Panama.

Bien sûr, nous ne pouvions pas être au Panama sans visiter le fameux canal. C’est à l’écluse de Miraflores que nous découvrirons cet ouvrage hors-norme et son histoire. Le passage d’un porte-container à travers le jeu d’écluses constituant le clou du spectacle évidemment !

Après cette belle visite nous sommes accueillis par Bolivia, une paroissienne de la Santa Cruz dans la petite ville de Chilibre. Elle s’est portée volontaire pour accueillir des jeunes du monde entier quand il y aura les Journées Mondiales de la Jeunesse l’année prochaine. Elle est très heureuse de faire une avant-première avec nous. Nous passerons une soirée très sympathique avec sa famille et notamment 2 petites filles très volubiles.

Le lendemain, après un bon petit dej fait de bananes plantains frites et de crème de maizena, nous repartons pour rejoindre Portobelo, où nous avons prévu 2 jours de plongée. Mais notre périple nous aura réservé un autre genre d’activité : C’est un petit cours de self-défense qui nous attend ! Juste après la ville de Sabanitas, trois bandits armés de couteaux nous sautent dessus et nous dérobent 2 sacoches. Nous vous avons déjà raconté cela ici. Alors passons sur les 2 jours de galère qui ont suivis et qui nous auront permis de retrouver nos passeports. Nous voilà donc en mesure d’embarquer comme prévu sur le « Sovereign Grace » le 15 avril.

Après un saut en pick-up pour ne pas avoir à repasser à vélo sur le lieu du crime, nous sommes accueillis dans une marina tenue par un couple de Français dont la femme, Sylvie est aussi Consule Honoraire de France. Ambiance vieux loup de mer autour des bateaux à l’entretien. Sylvie nous prêtera 3 kayaks pour que nous puissions aller à la découverte de la baie. Nous passons un bel après-midi de bonheur à pagayer sous un tunnel de mangrove et à se baigner dans des eaux cristallines. Merci Sylvie pour ces moments particulièrement bons après ce que nous avons subi.

Une nuit de bivouac dans l’environnement sonore de la jungle et c’est le jour J pour le voilier.

Un paresseux sur un fil électrique nous offre un dernier souvenir magique du Panama et nous voilà arrivés sur le quai.

La suite du périple sera maritime.

Affaire à suivre…

Les Cham à vélo

Vous avez tout lu jusqu’ici. Bravo ! alors à vous les photos !