11 Avr 2018 3 Comments
Plages, villes coloniales, île volcanique et douceur de vivre, c’est le Nicaragua!
Panama, Panama, mardi 10 avril 2018
Les Cham à vélo au Nicaragua:
le 14 mars, Après 2 heures de traversée du golfe de Fonseca, notre lancha vient s’échouer tout tranquillement sur la plage de Potosi. Un groupe de pêcheurs nous aide à transférer les vélos sur la terre ferme. Le garde frontière vient alors à notre rencontre avec son stylo et son carnet pour inspecter notre chargement et identifier nos moyens de locomotion. Un peu plus loin dans le poste de douane officiel qui semble ouvrir spécialement pour l’occasion, nous remplissons les habituels formulaires où l’on écrit 3 fois de suite les mêmes informations pour des raisons que plus personne ne connaît… Ici pas de file d’attente, nous passons la frontière seuls, sans stress, dans le sable et sans bruit. Bienvenue au Nicaragua!
Nos premiers kilomètres se feront sur une piste rurale. C’est la saison sèche, les champs sont jaunes et dégarnis. Il fait très chaud. A chaque passage de véhicule la poussière se soulève et vient se coller à notre transpiration. Un régal!
Le bon côté des choses est que nous traversons une campagne typique avec des villages et hameaux très jolis. Nous croisons aussi beaucoup de charrettes à cheval et de cow-boys. Nous les cherchions aux USA, et bien ils sont au Nicaragua! Et sans pistolet, ce qui n’est pas plus désagréable.
Notre route passe à proximité d’une grande plage où il y a des villages de pêcheurs et un petit centre de protection des tortues. Des cyclos irlandais rencontrés quelques jours plus tôt nous ont conseillés d’y aller mais ils nous ont aussi dit que la piste qui y mène est une horreur impraticable. Il est déjà tard et nous hésitons à faire le détour mais l’idée d’aller passer une journée sur une belle plage, a priori déserte, nous tente beaucoup. Finalement, Nous sautons dans un camion bâché qui nous bringuebale sur 8 km à une vitesse à peine supérieure à celle que nous aurions eu à vélo… La nuit est tombée. Nous plantons notre tente sur le sable. Le lendemain, nous rencontrons Robert, un Etats-Unien qui gère un centre de sauvetage de tortues marines. Chaque année elles viennent creuser la plage pour y pondre des dizaines voire des centaines d’œufs. Quasi systématiquement leurs nids sont pillés et les œufs braconnés finissent notamment dans des jus d’orange super nutritifs vendus sur les marchés. Alors Robert achète les œufs aux braconniers et les installe dans des grands sacs remplis de sable jusqu’à ce qu’ils éclosent. Quand les petites tortues montrent le bout de leur tête il les relâche sur la plage pour qu’elles regagnent l’océan. Aujourd’hui il n’y a pas eu de grosses éclosions mais il y a tout de même une petite tortue à relâcher. Au coucher du soleil, les enfants participent à la mise à l’eau et peuvent même nager un peu avec elle dans les vagues. Ils espèrent qu’elle survivra à ses nombreux prédateurs dans l’immensité du Pacifique. Cette année Robert a relâché plus de 18 000 tortues mais il nous explique que seulement 1 ou 2 sur 150 vont réussir à atteindre l’âge adulte …
Le lendemain nous reprenons nos vélos et filons en empruntant la plage et son sable dur pour éviter au maximum l’affreuse piste qui emmène au goudron. Une grosse journée de vélo s’annonce pour rejoindre la ville de Léon. La route est vallonnée mais sans difficulté. C’est très rural. Les talus sont presque propres et invitent de nouveau aux pique-niques de bord de route. Par contre, les bas côtés, bien pratiques pour les cyclistes, ont disparu. La conduite au klaxon fait son apparition. Les bus étant particulièrement peu attentionnés avec les cyclistes. Un bon vent de côté, venant de l’Est, s’impose à nous, mais nous sommes motivés pour atteindre cette ville historique. A la nuit tombée, après avoir constaté que les pompiers de la ville n’avaient pas de terrain disponible dans leur toute petite caserne, nous acceptons facilement l’idée de dormir à l’hôtel: douche et petit dej inclu! C’est pas mal non plus un peu de confort.
Un tour dans le centre de la ville et nous reprenons notre route qui devient rapidement une piste… Antoine avait décidé de tirer au plus droit vers la ville de La Paz Centro, mais les routes secondaires n’existent pas vraiment ici, cela devient tout de suite des pistes poussiéreuses. Inès se moque gentiment de son père pour son choix de trajet… Pour autant nous suivons le cap, sans rebrousser chemin. Les enfants avancent et souvent mieux que nous. Personne ne râle, malgré la chaleur qui tutoie les 40 °C. Autant les relations dans la fratrie ne sont pas toujours des plus simples et nous aimerions les voir faire des progrès sur le sujet, autant ils sont vraiment épatants sur leurs deux roues et avec une capacité d’endurance qui dépasse toujours nos attentes.
Après un pause soda (eh oui ça fait du bien parfois), nous revoilà sur la route asphaltée au bord du lac Xolotlan en direction de Managua. C’est là que nous rencontrons Henry qui sculpte un morceau de bois à côté de son stand de colliers et bracelets artisanaux. Avec son look rasta, c’est lui qui nous aborde en premier et nous propose très vite de venir camper à côté de sa maison à deux pas d’ici. Nous passerons toute la soirée à discuter avec lui. C’est un ancien guérilleros. Il expliquera alors à Inès la guerre qu’il a menée contre les Américains et leur politique ultra interventionniste au Nicaragua. Il nous plonge dans la révolution et la guerre civile. Nous apprenons beaucoup grâce à Henry. Nous repartons de chez lui heureux de cette rencontre et avec en prime un joli drapeau du Nicaragua.
Le lendemain, nous traversons la capitale et sa longue zone commerciale remplie d’enseignes internationales. Ce n’est franchement pas passionnant. La route ne sera égaillée que par un sympathique automobiliste, amateur de vélo, et qui nous offrira un sac plein de boissons fraîches qu’il vient d’acheter à la station-service à notre intention. C’est un vrai bonheur car il fait toujours aussi chaud et l’eau de nos gourdes est très vite à température pour faire du thé! Arrivés à Granada, nous soufflons une journée en visitant cette jolie ville coloniale située au bord de l’immense lac Nicaragua. Autour du billard de l’auberge de jeunesse, Joseph parle Français, Anglais ou Espagnol en fonction de l’origine de ses adversaires et ne lâche pas sa place!
Au départ de Granada la route se fait de plus en plus verte, avec de belles forêts. Nous apercevons même des singes araignées dans les arbres qui nous entourent. Nous contournons le volcan Mombacho puis nous descendons dans la plaine, avec de longues étendues de rizières, avant d’arriver à temps pour le dernier ferry qui nous mène à l’île d’Ometepe. Au même moment arrive Manuel sur son vélo avec sacoches. Originaire de Suisse, il est parti de Vancouver au Canada et descend comme nous vers le Sud. Arrivés sur l’île, nous passons la soirée à partager nos itinéraires passés et à venir. Les enfants sont toujours ravis de rencontrer de jeunes voyageurs. Ça les change un peu de leurs parents et ça leur renvoie une image très positive de ce qu’ils font et de ce qu’ils vivent. Le lendemain matin Manuel nous prépare des petits pains chauds au sucre et à la cannelle. Un délice.
Nous sommes prêts pour aller à la découverte de cette île aux 2 volcans au milieu du lac Nicaragua. Nous profitons d’une belle baignade dans une piscine naturelle d’eau douce et terminons en apothéose au galop sur la plage de Santo Domingo !
Encore une bonne nuit chez les bomberos et nous quittons le Nicaragua le lendemain (23 mars). Avant la frontière nous devons composer avec un fort vent d’Est. Nous longeons une multitude d’éoliennes. Elles ne sont pas là pour rien. Les rafales de vent nous déstabilisent régulièrement, le rythme est plus laborieux, mais nous sommes motivés pour découvrir un nouveau pays. Ne manquez pas le prochain épisode: les Cham à vélo au Costa Rica!
12 Avr 2018 3 Comments
Mombacho (Joseph)
Quand nous étions à Granada au Nicaragua, le 19 mars, jour de la saint Joseph, avec papa et maman nous sommes allés visiter l’entreprise Mombacho qui fabrique des cigares.
Voici ce que j’ai retenu des différentes étapes de fabrication:
1 La coupe : Les feuilles de tabac sont coupées puis séchées 22 jours. Ensuite elles arrivent en balle à l’entreprise.
2 La fermentation : Les feuilles de tabac sont exposées 24 h à très haute humidité.
3 Le séchage : Les feuilles de tabac sont séchées.
4 Le roulage : Les feuilles de tabac sont roulées pour former un cigare
5 Le pressage : Le corps des cigares est pressé 30 minutes.
6 La vérification : les corps des cigares sont placés un par un dans une machine qui vérifie la difficulté du tirage en faisant passer de l’air dedans. Une aiguille indique la force du tirage. Si les cigares sont trop denses on ne peut pas bien les fumer et si c’est trop aéré alors ils se consument trop vite et ce n’est pas agréable non plus.
7 Le peaufinage : les cigares sont terminés grâce à une feuille de tabac plus souple et lisse qui enveloppe le corps des cigares. L’opératrice colle ensuite des ronds de feuille de tabac pour finir les extrémités.
8 Le vieillissement: les cigares sont stockés au minimum 6 mois pour que leurs parfums s’améliorent.
9 Le triage: les cigares sont triés par teinte pour que les boîtes soient plus homogènes.
10 Le collage: une fois le tri terminé des opératrices collent des bagues en papier pour identifier les cigares et faire plus joli.
11 La congélation : les cigares sont congelés 48h pour enlever les potentielles bactéries.
Et il n’y a plus qu’à les fumer!
Quelques jours après la visite de cet établissement, quand nous étions sur l’île volcanique d’Ometepe j’ai pu voir des champs de tabac et une ferme où le tabac est récolté puis séché feuille par feuille. C’était chouette comme cela j’ai pu voir toutes les étapes pour faire les cigares depuis le champs jusqu’à la fumée qui m’a fait tousser !
Voici les photos:
FIN
by leschamavelo in --> des enfants, 10 - au Nicaragua, au fil du périple 2017-18, tous les articles