Du Titicaca à La Paz: Bienvenue en Bolivie !

La Paz, Bolivie, 8 juillet 2018

Nous avons pris du bon temps au Pérou. Cela restera un excellent souvenir de voyage: les retrouvailles avec Mamina et Dadou, la visite des îles Ballestas, de belles visites dans les ruines incas, les fêtes de Cusco, la montée au Macchu Pichu, les grands espaces de l’altiplano à vélo, le calme du lac Titicaca: Ce fut un véritable programme de rêve ! Mais la Bolivie nous appelle…

Les hautes montagnes de la CordilleraReal

Nous passons une dernière nuit péruvienne sur les bords du lac à côté de chez Freddy et sa famille. Ce soir-là, nous manquons de carburant pour notre réchaud et impossible de trouver de l’essence malgré l’aide de notre hôte. Tant pis, nous avons juste assez d’énergie pour nous faire chauffer une bonne tisane de muña (une plante locale dont le goût ressemble à la menthe) et avec chance un peu d’eau chaude supplémentaire pour deux paquets de nouilles chinoises. Le reste du repas sera constitué de pain tartiné d’avocat ou de dulche de leche. C’était sans compter sur la gentillesse de Freddy et son épouse. Le voilà venir vers nos tentes avec une grande jarre de jus d’avena bien chaude. L’avena c’est une boisson sucrée avec de l’avoine et du lait. C’est nourrissant et c’est très bon, surtout quand il fait froid et que nous n’avons plus de gaz !!! Merci Freddy !

Au matin, malgré un petit-dèj froid, nous sommes en forme et stimulés par le passage vers un nouveau pays. Les premiers kilomètres se font à flanc de montagne, au-dessus du lac et ça monte bien. Ça réchauffe ! Nous arrivons à Tilali avant midi pour réaliser les formalités de sortie du pays. Le personnel nous indique qu’hier une famille française à vélo est aussi passée ici pour entrer au Pérou. Comment se fait-il que nous ne les ayons pas croisés??? Dommage… Bon vent à vous famille « lesandesenrouelibre » ! Nous nous rencontrerons peut-être une autre fois… Après une bonne truite frite mangée au seul resto du village, nous nous retrouvons nez à nez avec un couple de cyclos : Pauline et Simon. Nous échangeons rapidement sur nos parcours. Nous en profitons pour changer nos Soles péruviennes contre leurs Bolivianos …boliviens, et les quittons rapidement car nous devons arriver en Bolivie avant 18h, pour les formalités d’entrée. Entre les deux postes frontières, nous savons que les 15km de piste ne sont pas une mince affaire. En effet, la piste grimpe fort dans la montagne. C’est quasi désert sur les 1ers kilomètres. Si l’altitude et la difficulté de la grimpette ne l’avaient pas déjà fait, la vue sur le lac Titicaca nous aurait couper le souffle. C’est encore une fois superbe. Nous ne nous en lassons pas. Mais c’est dur quand même par ici. Bref, après 2h30 d’efforts nous arrivons enfin en Bolivie, juste avant la fermeture du poste frontière de Puerto Acosta. Ouf! Nous nous réfugions dans une petite auberge plus que spartiate où nous soupçonnons que les lits sont déjà bien occupés par des petits squatteurs microscopiques. Mais nous sommes fatigués et prêts à partager notre couche. Nous verrons mieux la Bolivie demain…

Par ici et par moment, nous avons l’impression de faire un saut de 500 ans en arrière. Le Moyen-âge n’est pas loin. Dans les champs, hommes et femmes coupent les céréales à la faucille et battent l’avoine au fléau. Les villages semblent avoir été désertés, les constructions sont en cours mais toutes les portes sont fermées. Les places sont vides. Étrange impression…

Nous commençons tranquillement nos premiers tours de roue en Bolivie, avec des petites journées de moins de 50km. Un jour nous démarrons tardivement, un jour c’est le câble de dérailleur de Joseph qui nous impose un arrêt prématuré… Et puis finalement le 3ème jour, nous nous débridons et malgré un fort vent de face et les (faibles, délicats, compréhensibles,…) grognements de Géraldine, nous enchaînons 70km avec en récompense un combo gagnant hyper jouissif : fort vent de dos, paysages avec sommets enneigés en arrière-plan et une lumière rasante et chaude pour éclairer le tout ! Les enfants ont bien fait de bousculer un peu leur maman avec leur énergie débordante. Notre objectif est maintenant d’arriver rapidement sur la Paz car la route devient moins fantastique. Après 90km de deux fois 2 voies inintéressants, nous arrivons à El Alto, la partie haute de la ville de La Paz. Arrivés au bout de ce plateau, nous tombons littéralement dans la profonde marmite de cette grande ville dont le cœur est situé 600 m en contre-bas. Nous nous enfonçons dans un trafic insensé, dans la pollution, bref dans ce qui nous apparaît comme une sorte de chaos. Quel contraste ! Une autre Bolivie s’ouvre à nous. À côté des rares cholas (femmes indigènes en habit traditionnel) de nombreux étudiants occidentalisés emplissent les places et les trottoirs. La ville grouille. Nous nous réfugions à la casa de ciclista de Cristian. Un bon endroit pour partager notre passion pour le voyage à vélo, faire quelques emplettes, remettre en état les vélos et préparer nos 2 derniers mois de vagabondage à vélo…

Affaire à suivre…